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Expérimentation par la CLI de Marcoule

Contexte local

La mise en place de la démarche a été facilitée par une forte sensibilisation antérieure de certains acteurs locaux au risque accidentel et par leur participation à diverses initiatives portant sur la gestion accidentelle et post-accidentelle d’un événement radiologique :

  • le projet PRIME, coordonné par l’IRSN, dont un des objectifs était de caractériser l’état radiologique et sanitaire d’une commune après un événement radiologique ;

  • le groupe de travail « Communes Vallée du Rhône » créé dans le cadre des travaux du CODIRPA dont l’objectif était de décliner localement le « Guide expérimental de préparation à la sortie de la phase d’urgence à la suite d’un accident nucléaire conduisant à des rejets de moyenne ampleur ». Les travaux de ce GT, composé de membres de la CLI (élus, chambres consulaires, représentants de syndicats viticoles, citoyens, associations environnementales, etc.), ont notamment permis la rédaction de fiches-réflexe à intégrer dans les Plans Communaux de Sauvegarde (PCS) des communes ; 

  • le Groupe Permanent Post-Accident (GPPA) de l’ANCCLI. ​

 

Déroulement de l’expérimentation

Un Groupe de Travail « application de l’outil OPAL autour du site de Marcoule », dénommé GT « OPAL », a été mis en place au sein de la CLI Marcoule-Gard. Il s’est donné pour objectif d’élaborer un outil géographique permettant de sensibiliser et de former les acteurs locaux à la gestion post-accidentelle d’un évènement nucléaire, mais aussi de les préparer à une telle situation en commençant par l’identification des enjeux économiques et sociaux et des vulnérabilités de leur territoire. 

Le GT « OPAL » était composé d’élus, de représentants de CLI, de Chambre d’Agriculture, de Chambre de Commerce et d’Industrie, de l’Agence Régionale de Santé, du Syndicat des vignerons des Côtes du Rhône, du Conseil Général de Vaucluse, du Syndicat Intercommunal d’Information Géographique du Gard Rhodanien (SIIG), d’associations de protection de la nature et d’associations d’entreprises locales.

En parallèle un stage, d’une durée de 6 mois, a été réalisé par une étudiante en Master 2 « Gestion territoriale des risques naturels et industriels » de l’Université de Marseille. Le stage s’intitulait « Recensement des enjeux stratégiques des communes du PPI Marcoule dans le cadre l’outil OPAL et leur géolocalisation dans le SIG local » et s’est déroulé en deux étapes distinctes : 

  • la rencontre des maires des 24 communes se trouvant dans le champ d’application du PPI de Marcoule afin de recenser avec eux les enjeux stratégiques de leurs communes (population, établissements sensibles, élevages, champs agricoles, industries, forages, voies de circulation…), 

  • le géo-référencement des enjeux dans le SIIG local à l’aide du logiciel « Veremap » en partie accessible au public sur http://www.siig.fr/fr/.

Il est important de noter que les maires de la zone PPI de Marcoule ont tous accepté de répondre aux questions relatives aux enjeux stratégiques de leur commune. Sans leur contribution, les travaux n’auraient pu être engagés puisque le recensement des enjeux des communes représentait la base des réflexions du GT et du stage.

Dans un deuxième temps un autre stage a été réalisé par un étudiant en master 1 « Environnement et Risques » de l’Université de Nîmes. Le stage s’intitulait « Analyse des enjeux post-accidentels en cas d’accident nucléaire à travers OPAL »

Résultats et perspectives

Le GT a identifié les enjeux stratégiques spécifiques de la Zone de Protection des Populations (ZPP) et de la Zone de Surveillance renforcée des Territoires (ZST) ; il en découle ainsi les actions à mener en cas de situation post-accidentelle Les enjeux identifiés dans le cadre des stages et repris lors des réflexions au sein du GT sont : la population, les Etablissements Recevant du Public (ERP), les activités économiques, les activités et parcelles agricoles, les zonages AOC, les forages, les voies de circulation. 

Concrètement, un des objectifs étant d’intégrer un volet « Post-Accident » dans les Plans Communaux de Sauvegarde (PCS), des fiches réflexes ont été créées, dans le cadre des stages, pour les deux zonages définis au préalable.

Les travaux au sein de la CLI ont montré les possibilités d’utilisation de l’outil OPAL pour engager une démarche de sensibilisation et de préparation des acteurs locaux en particulier ceux chargés de l’élaboration ou de la mise à jour des PCS. La communauté d’agglomération du Gard-Rhodanien va ainsi prendre en charge la réalisation et l’intégration du post-accident dans les PCS des 42 communes (représentant 70 000 habitants). Les réflexions du groupe de travail pourront servir de base à ce projet.

De plus jusqu’à présent les travaux ont été réalisés sur le territoire des CLI, c’est-à-dire le périmètre PPI du site ou de la centrale nucléaire. Cependant les ZST que génère l’outil OPAL vont bien au-delà de cette limite même dans le cas d’un accident d’ampleur moyenne. Aussi, la CLI a décidé d’engager une réflexion prenant en compte un périmètre au-delà de celui du PPI sur des territoires qui pourraient être affectés par un évènement nucléaire.

Eléments moteurs et difficultés rencontrées

Le principal élément moteur de l’expérimentation est l’implication d’un élu local fédérateur qui a initié le travail sur la préparation à la gestion des risques et a proposé la démarche et les réflexions sur le post-accident. Il a une parfaite connaissance de son territoire et des acteurs locaux, ainsi que de l’ensemble du réseau (local et national) et des acteurs (experts et institutionnels) de la gestion post-accidentelle. De plus sa participation aux travaux du CODIRPA a permis d’initier une dynamique et d’alimenter les travaux du GT. 

Pour engager les réflexions sur le post-accident et notamment l’identification des enjeux stratégiques impactés par les zonages, la CLI a également pu disposer de moyens humains : CLI, Groupe de travail et stagiaire : téléchargez rapports de stage Marion Jolivet et Skander Weins. Elle a également disposé de moyens informatiques : données cartographiques via un SIG local qui permet un accès facilité à ces données.

L’identification et la représentation des enjeux territoriaux dans les différentes zones en fonction du scénario d’accident peuvent se faire en intégrant les données d’OPAL dans un SIG. Sur le territoire gardois la présence d’un Syndicat Intercommunal d’Information Géographique (SIIG du Gard Rhodanien) regroupant 47 communes a grandement facilité les travaux. Une convention entre la CLI, le SIIG et la CCI de Nîmes a donc été signée et permet encore aujourd’hui de compléter la base de données en y intégrant les enjeux spécifiques au post-accident. 

Une des difficultés rencontrées au début de la démarche a été l’absence de données cartographiques sur le département du Vaucluse qui n’a pas permis de couvrir le territoire défini au départ, c’est-à-dire celui du périmètre du PPI de Marcoule. Il n’y a pas, sur ce territoire, de SIG local dont les données seraient librement accessibles. Les données concernant les chambres du commerce et de l’industrie et de l’agriculture du Vaucluse ont cependant pu être récupérées pour être intégrées dans le SIIG du Gard Rhodanien.

Par ailleurs, le territoire défini au départ est sur deux régions différentes (Languedoc-Roussillon et PACA). Cependant, l’implication d’un représentant du conseil général du Vaucluse dans le GT « OPAL » a permis de dépasser les frontières administratives.

Une autre difficulté est la composante temporelle. En effet, la durée du stage n’est que de 6 mois (à la fin du stage certaines données n’avaient toujours pas été récupérées).

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